Par Jorge Valdano
N’imiter personne et choisir ses idées en fonction de sa propre sensibilité aide à transmettre non seulement une manière de penser mais aussi de sentir.
Un bon entraîneur a des idées et une compétence didactique pour les transmettre. Mais certains entraîneurs renforcent ces deux traits d’une fièvre obsessionnelle qui ne ménage aucun espace pour le doute. Comme la passion n’a pas de style propre, parlons des gens comme Simeone, Guardiola, Quique Setién ou Abelardo, tous différents mais qui partagent une caractéristique commune : ils ne céderont jamais, même sous les coups de bâtons, sur leurs principes footballistiques. Guardiola raconte que Simeone était venu à Barcelone voir ses entraînements et que, une fois réunis pour en parler, el Cholo lui dit alors que tout cela n’était pas sa tasse de thé. Guardiola lui rendit un hommage en disant « c’est à ce moment précis que j’ai su que c’était un grand entraîneur ». L’engagement fanatique pour un type de football clarifie les messages, stabilisent un projet et défie les va-et-viens de l’opinion publique tels qu’en sont bombardés les entraîneurs par les médias jusqu’à parfois les induire en erreur. N’imiter personne et choisir ses idées en fonction de sa propre sensibilité aide à transmettre non seulement une manière de penser mais aussi de sentir.